ATTENTATS TERRORISTES : Pour une indemnisation des Policiers, Pompiers, Services de secours d’urgence…

Attentats terroristesLa loi ne prévoit aucune indemnisation pour ceux qui, par leurs professions, interviennent pour porter secours aux victimes d’attentats.

Or, ceux qui sont intervenus lors des attentats de PARIS, notamment au BATACLAN, ont assisté à des scènes de guerre, vu la mort et l’agonie en face, secouru des blessés traumatisés, mutilés… et des blessés gisants dans leur sang, ou d’autres piégés par la soudaineté de l’horreur, victimes d’une sidération et de l’effroi.

Le personnel de secours est en première ligne face aux victimes d’attentats.

Le stress post-traumatique qui se déclenche, impacte psychologiquement les intervenants par le choc de la désolation, de l’horreur, du sentiment d’impuissance devant des corps sans vie.
Le stress post-traumatique réactive une hypervigilance dans leur quotidien, marqué par des troubles du sommeil, des difficultés de concentration, d’un état de panique, d’alerte, de sorte que ces intervenants, oh combien méritants, repartent ensuite chez eux avec des blessures psychiques dont personne ne prend en compte.

Pour la plupart, ces pompiers et policiers sont jeunes, venus le plus souvent de province, et que rien n’a préparé à de tels événements, intervenant sous le feu de l’action des terroristes et confrontés à leur propre mort, dans la mesure où les intervenants ne savaient pas où se trouvaient les tireurs et qu’il fallait, coûte que coûte : protéger, sauver, soigner, évacuer…

Face à l’horreur, dans un silence oppressant, les sonneries de téléphones retentissant dans la poche des victimes marquent ces intervenants paralysés par ses souvenirs atroces.

Les pompiers, policiers et urgentistes ne sont pas préparés à la guerre, et les blessures post-traumatiques sont de véritables blessures psychiques de guerre.

Le stress post-traumatique peut se déclencher à distance, après les faits, et la névrose post-traumatique n’est pas à exclure.

Il est pour eux difficile de parler des séquelles, car ils sont censés croire que ces séquelles font partie du métier. Il n’en est pourtant rien.

Ces symptômes risquent d’être refoulés, ainsi que le sentiment de culpabilité, de peur, d’angoisse, de tensions, de conduites d’évitement, et le mauvais sommeil qui les accompagnent est une souffrance au travail et devient un risque de déstabilisation psychologique qu’il ne faut pas sous-estimer.

Il faut donc déculpabiliser ceux qui ont comme profession de secourir les autres, il y a urgence à considérer que le personnel de secours est en première ligne face aux victimes d’attentats.

La seconde ligne d’intervention est composée à distance des scènes d’horreurs parmi ceux qui vont épauler, soigner, défendre : association, psychologue, avocat, magistrat…

Les premières lignes peuvent développer un stress post-traumatique qui doit être indemnisé et que le Droit, désormais, doit prendre en compte pour tous ceux qui interviennent auprès des victimes directes et qui sont exposés à un événement terrifiant.

Méhana MOUHOU
Avocat de Victimes

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